La propriété qui devint le château de Saint-Georges, quoique d’origine ancienne, ne fut à aucune époque un manoir féodal, lorsqu’on la mentionne pour la première fois, elle ne semble pas avoir de nom particulier : on lui donne, comme surface, 14 arpents.
Elle eut pour possesseurs successifs :
- 1640, Philippe Platon ;
- 1656, Jacques de Montbize ;
- 1659, Guillaume Milles, maréchal de camp ;
- 1703, Philippe Charpentier, doyen du Grand Conseil ;
- 1728, Phélippeaux, chevalier, seigneur d’Outzeuilles, maître des requêtes ;
- ? Demoiselle Phélippeaux, sa fille.
Nous ignorons si elle resta à la famille jusqu’à la Révolution, mais, à la date de 1791, nous trouvons cette description, qui s’y applique certainement :
« Déclaration de biens par le sieur Pascal (Maisons, 1791) :
- Une maison bourgeoise, non encore achevée, située sur le Grand-Chemin (Grande-Rue) à l’entrée du village, ayant rez-de-chaussée et deux étages, contenant environ 111 toises ; bâtiments pour exploitations, écuries, étables, greniers, hangars et cours, contenant environ 305 toises ;
- Jardin clos, attenant à la maison, partie en arbres fruitiers nouvellement plantés, partie en jardinage, et le reste en labours, contenant : 11 arpents, 68 perches ; plus, en bois, 2 arpents 5 perches ; le tout borné un bout par la Petite-Rue (rue de Charentonneau), un bout aux terres de l’Archevêché, le déclarant, M. de Chambray, la Fabrique, de Secrétin ; un côté, le Grand-Chemin, veuve Châtard, Coudray ;
- Un vieux corps de bâtiment dans la Petite-Rue, ayant rez-de-chaussée et un étage ;
- Un autre bâtiment logement de fermier, cour et petit jardin ;
- Terre de labour, en face de la maison bourgeoise … tenant au Grand-Chemin et à la rue Jean. »
Les déclarations de biens se faisaient aussitôt après l’acquisition ; cette maison en construction, que venait d’acheter M. Pascal, était probablement le château actuel, qui remplaçait l’ancien devenu trop vieux.
En 1797, un sieur Martinon en est propriétaire ; Pierre de Lauvigny et Laure de Carderac d’Havricourt, son épouse, lui succèdent, et le revendent en 1814 au baron de Saint-Georges, administrateur général des Messageries Royales. Agrandi par les possesseurs précédents, le château fut amélioré considérablement par M. de Saint Georges. Il passa ensuite par héritage à la famille Delaporte, qui le vendit, en 1868, à M. Homo, lequel l’a morcelé aussitôt.
Le parc, fort bien aménagé, formait avec l’ensemble de la propriété un rectangle presque régulier, clos de murs et sauts de loup, compris entre la Grande-Rue de Maisons, celle de Charentonneau, la partie du Chemin-Vert déclassée et devenue carrière, et les terrains militaires, moins une emprise, à droite de la façade, à l’angle des deux rues, appartenant à divers.
Dessiné à l’anglaise, on y voyait tout ce qui constitue le jardin d’agrément ; bassins, rivières, ponts, rochers, labyrinthe, glacière, etc ; une pompe à manège alimentait la propriété de l’eau nécessaire.
Les bâtiments subsistent encore en grande partie ; le château est vaste ; les façades en sont assez ornées de balcons et de moulures ; l’aspect en est monumental quoique un peu lourd.
Il a été divisé par le propriétaire actuel, M. Ricois, en plusieurs appartements, après avoir été occupé par une école préparatoire à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort.
Les rues Delaporte, Saint-Georges et des Écoles (rue Parmentier) ont été percées sur cette propriété ; les deux premières ont pris les noms de ses anciens possesseurs ; le général Carra-Saint-Cyr l’habitait en l’an IX l lorsqu’il maria sa belle-fille au général Charpentier.
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